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Handicap mobilemobile
Contexte
Dans le cadre de leurs obligations découlant de la loi n° 2016-1321 du 7 octobre 2016 pour une République Numérique, les opérateurs télécoms ont l’obligation de mettre en place des systèmes de « relais téléphoniques ». Ces dispositifs ont vocation à faciliter l’accès aux services aux personnes porteuses de certains handicaps (sourds, malentendants, aveugles et aphasiques).
Les dispositifs actuellement en place ne tiennent pas suffisamment compte des besoins spécifiques des personnes souffrant d’aphasie.Recommandation de la Médiatrice
La Médiatrice recommande aux opérateurs de s’engager dans une réflexion concernant les évolutions qui doivent être apportées aux dispositifs de « relais téléphoniques » actuellement en place, ceci afin de mieux tenir compte des besoins spécifiques des personnes souffrant d’aphasie.
Il serait notamment nécessaire que les opérateurs proposent aux personnes concernées une interface permettant une communication « multimodale » (vidéo, texte, son et pictogrammes). Les personnes chargées d’assurer la « traduction » en temps réel devraient par ailleurs bénéficier d’une formation particulière tenant compte des spécificités de l’aphasie. A cette fin, la Médiatrice invite les opérateurs à se reporter à l’étude « Expérimentation d’un centre relais téléphonique pour les personnes sourdes, devenues sourdes, sourdes, malvoyantes, sourdaveugles et aphasiques françaises », conduite de juin 2014 à juin 2015. En particulier, la troisième partie de cette étude formule diverses préconisations concernant la question de l’interface qui, idéalement, devrait être utilisée pour ce type de handicap. -
Handicap ADSL/FibreADSL/fibre
Contexte
Un consommateur malentendant et malvoyant a souscrit une offre comprenant une option permettant de modifier la police (taille) des sous-titrages.
Toutefois, il a constaté après sa souscription que cette option ne fonctionnait pas. Il fait valoir deux rapports qui ont été rendus par l’ARCEP en 2016 et en 2018, dans lesquels il est indiqué qu'il est possible de modifier la taille des sous-titrages avec la box qu'il détient.
L'opérateur reconnaît cependant que l'option concernant la modification de la taille des sous titrages n'est pas disponible.Recommandation de la Médiatrice
La Médiatrice recommande aux opérateurs télécoms de mettre en place un dispositif permettant aux personnes malvoyantes et malentendantes d'accéder au contenu (télévisé) de leurs offres (sous-titrage lisible avec code couleur).
Il serait notamment nécessaire que les opérateurs permettent aux consommateurs malvoyants et malentendants de modifier la taille des sous-titrages. -
Portabilité et droit de rétractation tous
Contexte
Un consommateur souscrit une nouvelle offre avec demande de conservation de son numéro. Cependant, après la souscription du contrat, il décide d’exercer son droit de rétractation dans le délai légal de 14 jours. L’opérateur indique toutefois qu’il n’est plus en mesure d’annuler le portage, car lors de l’exercice du droit de rétractation, le portage avait déjà été exécuté, entrainant par conséquent, la résiliation de l’ancienne ligne de l’abonné.
L'article D.406-18 du CPCE prévoit que "Lorsque l'abonné dispose d'un droit de rétractation ou de renonciation en application du Code de la consommation, le délai de portage ne court qu'à l'expiration de ce droit ».
Il en résulte que la mise en œuvre du portage du numéro ne doit pas entraîner des conséquences dommageables pour l’abonné qui a légitimement exercé son droit de rétractation (telles que la résiliation non souhaitée de la ligne, la facturation des frais de résiliation par l’ancien opérateur ou encore la perte du numéro).
Recommandation de la Médiatrice
En cas de souscription d’un abonnement avec demande de conservation de numéro, la Médiatrice recommande aux opérateurs télécoms, afin que le droit de rétractation puisse être pleinement exercé, de ne pas mettre en œuvre le portage avant l’expiration du délai de rétractation de 14 jours, sauf demande expresse de l’abonné. Les décisions de ARCEP n°2012-0576 du 10 mai 2012 précisant les modalités d'application de la conservation des numéros mobiles et n° 2013-0830 du 25 juin 2013 relatif aux numéros fixes prévoient que le délai de conservation de trois jours ne commence à courir qu’au terme du délai de rétractation de 14 jours. Le risque de perte du numéro porté est ainsi évité.
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Majeurs protégés et souscription à distance tous
Contexte
Un consommateur majeur protégé (curatelle renforcée) a effectué plusieurs modifications sur son contrat, via son espace client (changement de numéro d'appel, migration d'offre vers un forfait plus onéreux avec achat de mobile), malgré la notification à l'opérateur télécoms de la mesure de protection renforcée.
Toutes les modifications ont été notifiées par mail à l'adresse mail de la personne chez qui réside la majeure protégée.
Son curateur, n'ayant pas été informé et n'ayant pas donné son accord à de telles modifications, a sollicité l'opérateur pour la résiliation sans frais du contrat, l'annulation des sommes impayées, le remboursement des sommes prélevées au titre du contrat en cause et le défichage des coordonnées du majeur protégé du fichier Preventel
Recommandation de la Médiatrice
La Médiatrice recommande aux opérateurs télécoms de notifier au tuteur ou au curateur, si le conseil de famille ou le juge en a décidé ainsi, toutes les modifications effectuées par le majeur protégé sur son contrat, depuis son espace client, afin qu'il en soit informé et qu'il puisse exercer, au nom et pour le compte du majeur protégé, un droit de rétractation.
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Souscription bouquets TV/VODADSL/fibre
Contexte
Un consommateur se voit facturer de la VOD ou bouquets TV, qu'il affirme ne pas avoir souscrit. L'opérateur indique que les souscriptions ont été effectuées depuis le décodeur TV.
Des consommateurs se plaignent également de descriptifs de promotions effectuées qui ne sont pas assez précis.Recommandation de la Médiatrice
La Médiatrice recommande aux opérateurs de revoir la procédure de souscription des bouquets TV et VOD depuis le décodeur TV en prévoyant :
- Un avertissement préalable obligatoire rappelant au client la possibilité d'opter -ou non- pour un code obligatoire qui permettra de valider de telles souscriptions,
- L'affichage d’une description précise de l'offre,
- La mise en place d'une case à cocher afin de recueillir la demande expresse du consommateur pour exécuter immédiatement le service,
- Un code obligatoire exigé en cas de souscription avec une période de gratuité, même lorsque le titulaire n’a pas opté pour un code à la souscription.
- La mise en place d'une case à cocher pour que le consommateur renonce expressément à son droit de rétractation et que l’opérateur puisse recueillir son acceptation expresse,
- L'envoi d'un mail de confirmation après la souscription reprenant les caractéristiques de l'achat effectué et le renoncement au droit de rétractation si tel est le cas.
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Enregistrement des données bancaires tous
Contexte
Un consommateur reproche à son opérateur d'avoir enregistré, sans son accord, ses données bancaires à la suite du règlement d'un impayé par carte bancaire depuis son espace client. L’opérateur a alors procédé au prélèvement de ses factures éditées postérieurement.
En l'espèce, lorsque le client procède à la régularisation de ses factures en attente de paiement en réglant par carte bancaire depuis son espace client, ses données sont enregistrées par défaut. Il lui appartient, en cas de refus d'utilisation de ce moyen de paiement pour des règlements ultérieurs, de décocher la case (pré-cochée) "Je veux utiliser cette CB pour mes futurs prélèvements mensuels".Recommandation de la Médiatrice
La Médiatrice recommande aux opérateurs de revoir la procédure d'enregistrement des données bancaires en cas de règlement d'impayé depuis l'espace client afin de s'assurer du consentement express du client à l'utilisation de ses données bancaires pour des règlements ultérieurs.
En effet, conformément à la recommandation de la CNIL relative à la carte de paiement en matière de vente de biens ou de fourniture de service à distance (délibération n°2018-303), les commerçants doivent recueillir le consentement de leurs clients pour la conservation de leurs données bancaires au-delà d'une transaction, pour faciliter leurs achats ultérieurs. Ce consentement ne se présume pas et doit prendre la forme d'un acte de volonté univoque, par exemple au moyen d'une case à cocher (non pré-cochée par défaut). Les commerçants doivent également intégrer sur leur site un moyen simple de retirer, sans frais le consentement donné.
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Couverture mobile à l’étranger mobile
Contexte
Un client, qui se rend régulièrement dans sa maison au Canada, se plaint de ne pratiquement pas pouvoir utiliser ses différentes lignes mobiles qu’il avait pourtant souscrites spécialement à cet effet.
En effet, le Canada est présenté sur le site de l’opérateur comme « couvert ». Or, en pratique, seule une petite partie du pays (certaines grandes agglomérations) est effectivement desservie par l’opérateur local avec lequel l’opérateur français concerné a un partenariat.Recommandation de la Médiatrice
Un consommateur qui souhaite utiliser sa ligne mobile lors d’un déplacement à l’étranger est tributaire du ou des réseaux mobiles locaux avec lesquels son opérateur télécoms a un partenariat.
La Médiatrice relève que, dans certains pays, seules des zones très circonscrites (généralement les grands centres urbains) sont effectivement desservies par un réseau partenaire. Or, les informations que les opérateurs communiquent sur leurs sites Internet ne rendent pas compte de cette situation. Les consommateurs ne sont donc pas en mesure de déterminer à l’avance s’ils pourront ou non utiliser leur ligne depuis le pays dans lequel ils souhaitent se rendre.
La Médiatrice recommande aux opérateurs de mettre en place des outils ou, a minima, des indicateurs permettant aux consommateurs, qui souhaitent se rendre à l’étranger, de mieux appréhender les réseaux mobiles partenaires utilisables depuis le pays concerné. -
Mentions contenues dans le SMS communiquant le RIOmobile
Contexte
Un consommateur conteste les pénalités d'engagement facturées par l'opérateur au regard de son ancienneté chez l'opérateur sans toutefois contester la date de sa fin d'engagement. Il produit le SMS reçu lors de sa demande de communication de son numéro RIO (identifiant qui permet de conserver son numéro de mobile en changeant d'opérateur) qui mentionne sa date initiale de souscription et sa date de fin d'engagement mais qui ne l'informe pas sur la durée de son engagement de sorte qu’il ne sait pas si les dispositions de la Loi Chatel (article L.224-28 du code de la consommation prévoyant la réduction des redevances d’abonnement au quart des abonnements restant dus) concernant sa durée d’engagement lui sont applicables.
Recommandation de la Médiatrice
La Médiatrice recommande aux opérateurs en application de l’article 5 de la décision ARCEP n°2012-0576 de mentionner dans le SMS envoyé confirmant les informations fournies par le serveur vocal d'information lors de la communication du numéro RIO, la date de début de durée minimale de l'engagement ou du réengagement de sorte que le client soit informé de la durée de son engagement (douze ou vingt-quatre mois) afin de lui permettre de savoir s’il peut bénéficier des dispositions de l'article L.224-28 du code de la consommation prévoyant la possibilité pour le consommateur de résilier par anticipation le contrat à compter de la fin du douzième mois, moyennant le paiement du quart du montant dû au titre de la fraction non échue de la période minimum d'exécution du contrat.
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Modification contractuelletous
Contexte
Lors de modification contractuelle entraînant une modification tarifaire d'une offre, les supports adressés par les opérateurs aux clients utilisent une taille de police de caractères trop petite notamment sur le courriel d'information aux clients.
Par ailleurs, la possibilité qui est offerte aux clients de pouvoir résilier une offre à la suite d’une modification est indiquée en fin de courrier alors qu'elle devrait être indiquée dans le corps du courrier en lui-même et non en nota bene ou postscriptum.Recommandation de la Médiatrice
Dans le cadre de la modification d’une offre, la police de caractère utilisée dans le courrier d'information adressé aux clients ne devrait pas être inférieure au corps 8. La Médiatrice recommande également que la possibilité offerte aux clients de résilier sans frais ne se situe plus en fin ou bas de courrier mais dans le corps du texte.
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Retard d’activation et dysfonctionnementsfibre
Contexte
De plus en plus de saisines de la Médiatrice portent sur des problèmes d’éligibilité de la ligne fibre ou de perte de connectivité de la ligne fibre Certains clients ayant souscrit un contrat fibre avec un opérateur tardent à bénéficier de leur installation ou perdent subitement leur connexion. Ces clients n’obtiennent cependant aucun retour de leur opérateur quant au délai d’installation ou de réparation.
En raison de la mutualisation des réseaux fibre, les opérateurs commerciaux peuvent dépendre d’opérateurs d’infrastructures (voir fiche pratique de la Médiatrice sur la distinction entre opérateurs commerciaux et opérateurs d’infrastructure). Les opérateurs commerciaux ne disposent donc pas des informations utiles pour les consommateurs et ne sont donc pas en mesure de communiquer avec eux alors qu’ils ont des obligations envers eux.
Par ailleurs, les consommateurs devraient disposer des informations relatives à la maintenance planifiée de l’infrastructure du réseau fibre afin qu’ils puissent s’organiser en vue de limiter les conséquences d’une interruption de service. Il n’est donc pas acceptable qu’un opérateur commercial, au motif que le réseau appartient à l’opérateur d’infrastructure, ne soit pas en mesure d’informer directement son client des actions effectuées sur la ligne de ce dernier.
Recommandation de la Médiatrice
La Médiatrice recommande aux opérateurs de mettre en place des procédures adaptées afin d’informer leurs clients de la date à laquelle leur domicile sera de nouveau éligible à la fibre optique à la suite d'une perte de connectivité, ou de la date à laquelle leur ligne sera rétablie. De plus,les opérateurs commerciaux doivent être en mesure d’informer leurs clients des raisons de l’inéligibilité temporaire du domicile et des dysfonctionnements rencontrés sur la fibre optique.
Pour cela, la Médiatrice recommande aux opérateurs commerciaux de communiquer immédiatement auprès des consommateurs les raisons qui ont conduit à un retard d’activation ou à la perte de connectivité en leur précisant la date d’intervention ou de réparation.
Les opérateurs commerciaux doivent également être en mesure d’informer les consommateurs des raisons pour lesquelles une adresse, qui a été déclarée éligible, se retrouve rapidement inéligible peu de temps après sa commercialisation.
Enfin, la Médiatrice recommande que les opérateurs commerciaux informent leurs clients dans un délai raisonnable, de toute maintenance planifiée de leur ligne comme cela se fait pour d'autres réseaux comme le gaz, l'eau ou l'électricité.